THELEME

Thélème. « L’abbaye de Thélème » s’inscrit dans le livre LVII du Gargantua de François Rabelais, paru en 1534. Gargantua remercie frère Jean pour sa participation à la guerre picrocholine. Pour ce faire, il lui permet de fonder une abbaye. Ainsi, il crée l’abbaye de Thélème. D’ailleurs « Thélème » signifie volonté en grec et précisément les jeunes garçons et les jeunes filles qui résident dans l’abbaye reçoivent une éducation idéale et vivent selon leur bon vouloir et non selon des règles préétablies. L’abbaye de Thélème apparaît comme une utopie.

Comment l’abbaye de Thélème apparaît-elle comme l’idéal humaniste?

On voit Thélème sur un croquis d'architecture.

1)Thélème

Toute leur vie était organisée non par des lois, des statuts ou des règles, mais selon leur vouloir et franc arbitre. Ils se levaient du lit quand bon leur semblait, buvaient, mangeaient, travaillaient, dormaient quand le désir leur venait; nul ne les éveillait, nul ne les forçait ni à boire ni à manger, ni à faire autre chose. Ainsi l’avait établi Gargantua. En leur règle n’était que cette clause :

« Fais ce que voudras »,

parce que les gens libres, bien nés, bien instruits, conversant en compagnie honnête, ont par nature un instinct et un aiguillon, qui toujours les pousse à accomplir des faits vertueux et les éloigne du vice, aiguillon qu’ils nommaient honneur. Quand une vile servitude ou une contrainte les font déchoir et les assujettissent, ils emploient cette noble inclination, par laquelle ils tendaient librement vers la vertu, à repousser et à enfreindre ce joug de la servitude : car nous entreprenons toujours les choses défendues, et convoitons ce qui nous est refusé.
Grâce à cette liberté, ils entrèrent en louable émulation de faire tous ensemble ce qu’ils voyaient plaire à un seul. Si l’un ou l’une d’entre eux disait : « Buvons », tous buvaient; s’il disait : « Jouons », tous jouaient. S’il disait : « Allons nous ébattre aux champs», tous y allaient. Si c’était pour  chasser au vol ou poursuivre le gibier, les dames montées sur de belles haquenées, portaient chacune un épervier, ou un lanier, ou un émerillon. Les hommes portaient les autres oiseaux.
Ils étaient si noblement instruits qu’il n’y en avait aucun qui ne sût lire, écrire, chanter, jouer d’instruments de musique, parler cinq ou six langues et composer en ces langues autant en vers qu’en prose. Jamais ne furent vus chevaliers si preux, de si belle allure, si adroits à pied et à cheval, si vigou­reux, plus alertes et plus aptes à manier toutes sortes d’armes. Jamais ne furent vues dames si élégantes, si mignonnes, moins acariâtres, plus adroites aux travaux manuels, à la broderie, et à toute occupation conve­nant à une femme honnête et libre.
Pour cette raison, quand le temps était venu qu’un membre de l’abbaye voulût en sortir, ou à la requête de ses parents, ou pour tout autre cause, il emmenait avec lui une de ces dames, celle qui l’avait pris pour son cavalier servant, et ils se mariaient. Et s’ils avaient vécu à Thélème en confiance et en amitié, encore mieux poursuivaient-ils cette existence dans le mariage. Ils s’aimaient à la fin de leurs jours comme au premier jour de leurs noces.

2)Thélème: plan détaillé du commentaire

I) Une éducation parfaite

A/L’élite

  • sociale : « chevaliers », « dames » montrent que les résidents appartiennent à l’aristocratie. D’ailleurs, ils ont des occupation typiques de l’aristocratie: la chasse à courre. De plus, l' »otium » c’est-à-dire le temps libre dont ils jouissent fait référence à l’aristocratie.
  • morale: « chevaliers si vaillants, si hardis » et « dames… moins acariâtres, plus doctes »: les tournures d’intensification montrent les qualités parfaites de ces jeunes gens.

B/Un principe d’ouverture

  • Ensuite, hommes et femmes apparaissent égaux et bénéficient du même savoir. L’abbaye est donc mixte.
  • Le corps est valorisé de même que les connaissances: les langues par exemple permettent une ouverture à l’autre. On cultive les arts : le chant, la danse. D’ailleurs, cette diversité des matières apparaît à travers l’énumération de verbes à l’infinitif. Cette variété repose sur le plaisir des apprentissages et la curiosité intellectuelle.

II)L’harmonie 

A/L’égalité

  • D’abord, hommes et femmes sont traités à égalité. Dans chaque paragraphe les deux groupes se répondent: « l’un ou l’une »/ »les dames »- les hommes »/ »chevaliers-dames »

B/L’individu et le groupe

  • Ensuite, le parallélisme de construction montre l’osmose parfaite entre l’individu et le groupe: « si l’un ou l’une », « tous ».

III)Un idéal de liberté

A/La volonté

  • Puis, le champ lexical de la volonté se répand dans tout le texte.

B/Thélème : Un idéal de liberté

  • Ensuite, la devise « fais ce que tu voudras » renforce cet élément prédominant qui gouverne l’abbaye toute entière.
  • L’impératif montre le refus des règles et  obligations et valorise au contraire la liberté.

Thélème: CONCLUSION

L’abbaye de Thélème s’oppose aux abbayes traditionnelles régies par des règles strictes qui consistent à se soumettre à la chasteté, la pauvreté et l’obéissance. L’abbaye de Thélème au contraire repose sur le plaisir et le bonheur de vivre en toute liberté, selon un principe de mixité entre personnes appartenant à l’élite aristocratique.

L’abbaye de Thélème est la première utopie de langue française car François Rabelais la publie pendant la période humaniste.

Enfin, si tu as des remarques ou des questions sur la lecture analytique n’hésite pas à les poster en commentaire.

Biographie de François Rabelais

Gargantua de Rabelais en PDF

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